Regarder l’estuaire comme un simple paysage, ce serait rater la densité de sa vie souterraine et volante. Ce corridor tissé d’eaux, de vases et d’îlots n’est pas seulement un passage, mais un carrefour d’histoires naturelles, chacune avec ses urgences et ses mystères. Sur la foi des inventaires régionaux, l’estuaire de la Gironde demeure aujourd’hui l’un des rares axes français où transitent encore saumons, anguilles, grandes migrations d’oiseaux et cétacés en expansion, dans une mosaïque d’habitats menacés mais vibrants.
Donner à l’estuaire de la Gironde le temps de renouer ses liens, c’est offrir à la faune un passage toujours ouvert, une promesse de diversité et de continuité. Marcher le long de ses berges, glisser sur ses eaux, c’est entrer dans la confidence de ces espèces en transit, et mieux comprendre ce qui relie le fleuve à l’océan, l’ici et l’ailleurs, dans un même mouvement silencieux. Le corridor écologique n’est pas immuable : il se défend, s’observe, s’aime et se restaure, en prenant le rythme du fleuve, un pas, une plume, une nageoire à la fois.
Sources principales :
- Parc naturel régional Médoc : chiffres sur la superficie et les îles
- LPO Nouvelle-Aquitaine : recensements des oiseaux
- Observatoire PELAGIS / CNRS : suivi des cétacés
- INRAE, OFB : études sur les migrations piscicoles
- SFEPM : rapport sur la loutre
- Wetlands International / SHOM / FAO / Atlas de la Biodiversité Communale
- Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine