Parmi cet éventail, certaines plantes rares dépassent leur seul intérêt botanique : elles informent sur la santé des estuaires, l’histoire des usages humains, et retiennent parfois l’eau mieux qu’aucun ouvrage d’art.
La fritillaire pintade : la perle discrète du marais
Répandue sur la rive droite de la Gironde jusqu’au Blayais, la fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) déroule au printemps ses clochettes violettes, tachetées comme un plumage d’oiseau, sur les prés inondables. Victime de la disparition des prairies humides, cette espèce classée “quasi menacée” sur la liste rouge nationale, ne fleurit plus aujourd’hui que dans de rares enclaves épargnées par la mise en culture des terres.
Le saule, sculpteur de rives
Dans les fonds de vallons et en lisère d’île, le saule blanc (Salix alba), avec ses longues branches virtuoses, façonne les rives de son réseau racinaire. Il fixe la berge, filtre l’eau, propose abri et nourriture. Les traditionnels “têtards”, à la ramure taillée, dessinent encore des paysages de bocage, témoignant de l’usage séculaire du bois souple.