Les sédiments de l’estuaire de la Gironde proviennent de deux grandes origines : terrestre et marine. Leur volume annuel est impressionnant : on estime qu’environ 2 à 3 millions de tonnes de sédiments transitent chaque année dans cette région animée (source : BRGM, Bureau de Recherches Géologiques et Minières).
1. Les sédiments apportés par les fleuves
La Garonne et la Dordogne, véritables artères du Sud-Ouest, transportent avec elles quantité de limons et de particules arrachées à leurs bassins versants. Ces sédiments, riches en nutriments, proviennent pour la majeure partie de l’érosion naturelle des sols, mais aussi parfois des activités agricoles ou industrielles dans le bassin. Ce type de sédiment a une texture fine, idéale pour nourrir les sols mais aussi pour se déposer dans les zones humides et les vasières.
2. Les apports marins
À l’embouchure de l’estuaire, les marées amènent des sédiments venus de l’océan Atlantique, portés par les courants côtiers. Ces particules marines sont principalement constituées de sable, mais aussi de petites fractions argileuses. Contrairement aux limons fluviaux, les sédiments marins s’intègrent en surface dans les processus d’accumulation des plages, des dunes ou des zones intertidales.
3. Le piège des zones estuariennes
L’estuaire joue aussi le rôle d’un immense piège dynamique. À cause des marées de vive-eau ou des courants divergents, ces sédiments ne transitent pas simplement de la source à l’océan. Ils tournoient dans ce "piège à sédiments", où les particules peuvent rester en suspension plusieurs jours avant de se déposer. C’est particulièrement visible dans la zone du "bouchon vaseux", une concentration naturelle de particules fines, très caractéristique des estuaires comme celui de la Gironde.